Les 3 piliers des la médecine

8 mars 2019 Non Par Soazig

*Je vous conseille, durant la lecture de cet article de vous référer au lexique « Définissons » afin de bien comprendre les termes employés. La vulgarisation et le néoparler (voir 1984 de G. Orwel) ont fait des ravages dans l’emploi des termes adéquats et contribuent à modifier profondément le sens de phrases cruciales, dans beaucoup d’articles grand public au sein des médias.

C’est une théorie qui s’est élaborée ces dernières années, au cours des différents stages que j’ai pu mener avec des groupes autour de la médecine naturelle et de la pharmacie de secours.

Le terreau de cette théorie vient de mes années de pratique en cabinet et d’études de l’humain, cependant elle a pu prendre cette forme grâce à tous ceux avec qui j’en ai parlé, chacun ayant ajouté une pierre à l’édifice. Il me semble aussi que c’est une base qui permet de continuer la construction et la réflexion.

Le 1er pilier : Le médicament* qui traite* le symptôme*

Il s’agit là de la base de la réponse que va apporter un soignant au malade*. On parle ici de médicaments à l’efficacité avérée, prouvée scientifiquement, sur le symptôme en question. Le meilleur exemple serait le plâtre sur une fracture.

Cette partie est très importante pour éviter les surinfections, les effets dominos latents qui peuvent résulter de mauvais soins ou de traitements inappropriés. J’ai vu trop souvent des infections assez graves devenues chroniques* car soignées avec des poudres de perlimpinpin.

La médecine alternative est une très bonne médecine, pour autant que sa pratique soit basée sur des sources scientifiques fiables et avérées, je n’insisterai jamais assez sur ce principe.

Le 2ème pilier : Le traitement de fond qui soutient l’organisme et le système immunitaire.

Notre corps est quand même bien conçu à la base : il a été doté d’un truc incroyable qui s’appelle le système immunitaire.

Ce système est sensé, durant les premières années de vie, se construire en apprenant à faire face aux attaques infectieuses (bactéries, virus, champignons, stress…) et savoir par la suite comment y réagir plus vite, plus efficacement, plus rapidement en laissant l’organisme pathogène causer le moins de dommages possible. (J’essayerai d’y consacrer un article prochainement).

Donc, théoriquement, il n’y aurait pas besoin de faire quoi que ce soit d’autre que de prendre du repos pour se soigner… théoriquement ! Ce pilier propose d’apporter une « aide de guerre » à un pays pris dans un conflit armé, ressources en armements, aide humanitaire…

On peut donc transposer cette image à une adaptation de l’alimentation, du rythme de vie, à un traitement naturopathique de fond, etc…

Le 3ème pilier : La narration de la « mal-à-dit »

Il s’agit là de chercher à replacer le malade dans le contexte de sa pathologie, pour lui permettre de reprendre en main les « outils » contribuant à son équilibre, à sa santé (famille, travail, amis, amours, projets…). On pourrait parler de: redonner une fonction à la maladie, de permettre une reconnaissance du traumatisme de quelque ordre qu’il soit.

Il s’agit même plus tôt d’amener ou de guider la personne à travers sa propre mythologie (ce qui la construit psychiquement et intellectuellement) pour qu’elle trouve elle-même l’explication de son « mal-être » et le pourquoi de la survenue de sa maladie.

Il ne faut surtout pas, à mon sens, se référer à une grille de lecture prédéfinie généralisante, sinon le patient aura toujours l’impression de devoir chercher à l’extérieur de lui-même les explications qui se trouvent en lui.

Il y a aussi le risque de se tromper, de vouloir définir pour l’autre ce qui lui appartient de manière directe, ce qui est une solution de facilité gratifiante pour le soignant qui, du coup, devient le sauveur.

Pour moi, les meilleures guérisons que j’aie pu observer, chez mes patients, sont celles qu’ils ont obtenues par eux-mêmes, sans que j’aie besoin de leur indiquer quoi faire. Mon indicateur d’exactitude dans cette démarche est que le patient ne me remercie pas, car il ne m’en attribue pas les bienfaits.

A mon avis, ce pilier fait référence à un aspect du fonctionnement de notre espace que nous avons complètement occulté : l’incompréhensible, le divin, l’action de l’invisible.

Cependant le malade ne peut s’inscrire dans un processus de guérison effective, que s’il est accompagné des deux autres piliers et inversement.

J’ai expérimenté de petites égratignures sur de solides gaillards qui ont eu besoin de désinfectant, de repos et de « narration » ; si un seul avait manqué nous n’aurions pas pu continuer la randonnée.

Une autre observation intéressante que j’ai pu faire en cabinet, était le fait qu’arrivés à l’étape du 3ème pilier, le malade prenait plus de recul face à sa pathologie et dégageait d’autres éléments du contexte tels que de possibles allergènes, des soucis d’alimentation, de l’automédication, à côté desquels nous serions facilement passés, qui permettaient d’affiner les prescriptions du 1er et du 2ème pilier.Cette approche ne peut se faire que si nous prenons le temps. Il y a quelques techniques pour faire intervenir le 3ème pilier dans des situations d’urgence, mais le résultat sera comparable à un sparadrap apposé sur une blessure à la va-vite: il faudra forcément y revenir plus tard, calmement, pour prendre soin correctement de la plaie, sans quoi on augmentera les risques d’infection.

(Si cet article vous a fait réagir, je vous invite à me transmettre vos idées par mail)